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Lumière sur… Christophe ‘Tchook’ Courgeau, Head of Environment/DMP

Dans cet article, nous mettons en lumière les équipes française et belge de MPC en leur posant des questions sur leur parcours, leurs défis et les projets qui ont marqué leur carrière. Ils parlent de leurs réalisations et donnent des conseils à la nouvelle génération qui voudrait faire le même métier qu'eux.

TALENTS
October 21, 2024
Depuis 27 ans, Christophe ‘Tchook’ Courgeau travaille chez MPC Paris, anciennement Mikros Image, où il est devenu une figure incontournable des effets visuels. Avec plus de 80 projets à son actif, il a remporté au cours de sa carrière quatre prix et a reçu une nomination prestigieuse aux Visual Effects Society Awards.

Ses talents ont également été reconnus au Molins Film Festival, où il a remporté le Jury Prize pour les meilleurs effets de La nuit a dévoré le monde (2018). De plus, il a été récompensé par les Genie Awards pour les effets visuels dans des productions comme Chocolat (2016) et Le Tour du Monde en 80 jours (2021). Ces succès témoignent de son engagement et de sa passion pour l’art des effets visuels.
Dans cette interview, Christophe partage son parcours, ses défis techniques, et ses inspirations, tout en nous plongeant dans l’univers de la création visuelle à travers son impressionnante carrière.

J’ai commencé avec Un drapeau, pourquoi faire ?, une série de 12 épisodes animée créée par Patrick Cabouat et Axel Clevenot en 1998. Il y avait un épisode à fabriquer par semaine. On créait les éléments sur Photoshop et la finalisation se faisait sur After Effects.

Mon métier consiste à concevoir et créer des décors en 2D et 3D. En tant que Head of Environment/DMP, je dirige une équipe d’une dizaine de personnes, collaborant avec les réalisateurs pour donner vie à leur vision. Nous réalisons des concepts de décors et des matte paintings, en veillant à ce qu’ils s’intègrent harmonieusement aux séquences filmées. Chaque projet est un nouveau défi technique et artistique qui me permet de continuer à apprendre et à évoluer dans ce domaine passionnant.

J’ai commencé comme maquettiste chez Excalibur, puis chez Explorer Films. Je faisais aussi des accessoires de tournage, des objets surdimensionnés, etc. Jusqu’au jour où Rodolphe Chabrier, de chez McGuff, est venu nous voir chez Explorer. Il avait besoin de maquettes de voitures à faire exploser pour “The Assignment”, un film autour de la vie de Carlos, le terroriste. On lui avait fait un devis pour des voitures à l’échelle ¼ avec des vrais matériaux (verre, métal, etc.).

Mais non, il voulait juste une coque en plexiglas peinte en noir avec des bouts de balsa à l’intérieur. On a fait exploser les deux ou trois coques en les filmant avec plusieurs caméras, sans vraiment croire que ça pourrait marcher. Quelques semaines plus tard, il nous a envoyé le plan truqué, et j’ai été bluffé par la qualité du mélange. Je me suis mis à me former sur Photoshop et After Effects, et j’ai demandé un stage chez Mikros. Et je suis resté. Ça fait maintenant 27 ans.

Parmi tous les projets sur lesquels j’ai travaillé, je dirais que Faubourg 36 (2008), réalisé par Christophe Barratier, est celui dont je suis le plus fier. Ce film a présenté de nombreux défis techniques et artistiques, surtout avec des moyens limités en termes de logiciels. La création des décors d’époque a nécessité une attention particulière aux détails, et cela a été un vrai travail d’équipe.

J’ai également beaucoup aimé travailler sur Santa & Cie (2017), réalisé par Alain Chabat. Ce film a demandé une approche ludique et créative, où nous avons dû imaginer un univers fantastique.

Enfin, le projet The Last Duel (2021), réalisé par Ridley Scott, a été une expérience marquante. Ce film a requis des environnements très détaillés pour refléter l’époque médiévale, et le fait de collaborer avec un réalisateur aussi respecté a été extrêmement motivant.

Chacun de ces projets a ses propres défis et récompenses, mais Faubourg 36 reste spécial pour moi à cause des obstacles surmontés et de l’esprit d’équipe qui a prévalu tout au long du processus.

Emilia Perez VFX Breakdown
Emilia Pérez

On est intervenu très tôt sur ce film, pendant les essais de tournage, pour proposer des concepts de décors. Après le tournage, on a proposé du développement visuel autour des séquences déjà tournées. Par la suite, on a fabriqué un très grand nombre de ces décors avec l’équipe de DMP/enviro/décor numérique. La plus grosse difficulté a été de trouver un look réaliste, mais un peu décalé, qui collait à la vision du Mexique que le réalisateur avait.

The Walking Dead: Daryl Dixon – The Book of Carol

J’ai participé dès le début à l’élaboration de concepts visuels pour aider la réalisation à se projeter. Cela a impliqué des brainstormings avec l’équipe créative pour développer des idées de décors qui correspondent à l’univers de la série.

Ensuite, nous avons réalisé une bonne partie des décors, ce qui a demandé une coordination minutieuse entre les équipes de conception, de modélisation et de fabrication.

Le principal défi de ce projet a été la rapidité de fabrication. Nous avons dû concevoir et construire des éléments visuels en un temps record, tout en maintenant un niveau de qualité élevé. Cela a exigé une gestion rigoureuse du temps et des ressources, mais aussi une flexibilité pour s’adapter aux changements de dernière minute, tout en garantissant que l’esthétique du décor reste fidèle à la vision créative du projet.

D’être curieux et passionné, et de ne pas avoir peur de recommencer à apprendre à travailler.

Je ne sais pas, je ne crois pas avoir de point culminant. J’ai toujours l’impression d’apprendre. J’aime toujours fabriquer des décors en numérique. J’ai travaillé sur des films qui ont fait trois entrées, mais qui étaient très amusants à faire. L’important, c’est de s’amuser, d’être excité intellectuellement et d’avoir une bonne équipe dans laquelle les gens sont contents de travailler ensemble. La carrière passe au second plan pour moi.

Les Champs-Élysées de “Santa & Cie”. On a dû fabriquer un kilomètre de décors pour recréer les Champs-Élysées.

Syd Mead a changé ma façon de voir les choses et de concevoir les décors. À part lui, Cornelius Dammrich m’avait impressionné il y a quelques années avec une image d’un astronaute dans une cabine téléphonique. Simon Stålenhag pour la qualité de ses images. Il y en a beaucoup d’autres.

J’aurais vraiment du mal à en trouver un en particulier. Alien m’a particulièrement marqué. C’était la première fois que je voyais des décors de ce genre servir une histoire et créer une atmosphère aussi pesante, et je pense que ce film continue de définir l’esthétique des vaisseaux spatiaux dans de nombreux autres films. Sinon, les films de HG Clouzot, de Costa-Gavras, Steven Spielberg, Ridley Scott, Sergio Leone, et plein d’autres.

Merci Tchook !

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