Depuis 2012, Alison Wightman travaille chez MPC Paris, anciennement Mikros Image, où elle joue un rôle central dans la post-production de nombreux projets cinématographiques et télévisuels. Forte d’un parcours mêlant passion et rigueur, elle a su s’imposer dans un domaine exigeant grâce à son expertise et sa capacité à transformer les défis techniques en opportunités créatives.
Avec des collaborations marquantes sur des films internationaux comme Still the Water ou Woman at War et un engagement à faire rayonner chaque projet, Alison incarne l’excellence et la polyvalence de l’industrie de la post-production. Dans cette interview, elle revient sur son parcours, les défis qu’elle a relevés et les inspirations qui façonnent son travail au quotidien.
- En quoi consiste ton métier de Superviseuse Workflow Image ?
Je m’assure que les images des projets que nous avons le plaisir d’accompagner en post-production suivent un processus bien défini, depuis leur capture jusqu’à leur livraison finale. Je veille à ce que la méthodologie d’un projet respecte les normes de qualité et les spécifications techniques du client, tout en préservant les intentions des chefs opérateurs et réalisateurs.
- Parmi les projets MPC sur lesquels tu as travaillé, lequel te rend la plus fière et pourquoi ?
J’ai pris beaucoup de plaisir à accompagner des films étrangers coproduits en France comme Still the Water de Naomi Kawase, Harmonium de Kôji Fukada, mais aussi Woman at War de Benedikt Erlingsson. J’ai trouvé cela très enrichissant de pouvoir échanger avec les équipes étrangères. Je suis également très marquée par mon premier film en tant que coordinatrice, Pas son genre de Lucas Belvaux. Ayant travaillé sur deux autres de ses films par la suite, j’ai été ravie de renouveler l’expérience.
- Quel conseil donnerais-tu à un(e) adolescent(e) qui aspire à exercer le même métier que toi ?
Même lorsqu’on travaille dans un domaine technique, l’objectif principal reste d’accompagner une idée et de comprendre en profondeur les intentions derrière un projet. Il est essentiel d’être à l’écoute des créateurs, qu’il s’agisse des réalisateurs, des chefs opérateurs ou d’autres collaborateurs, afin de traduire leurs visions de manière fidèle et cohérente tout au long du processus. Cette capacité d’écoute et d’adaptation est un atout clé pour réussir dans ce métier.
- Pour toi, quel est le point culminant de ta carrière aujourd’hui ?
Le moment clé de ma carrière reste mon entretien chez MPC, lorsque j’ai rencontré mon responsable de l’époque. Bien que je sois de nature réservée, il a su percevoir ma motivation débordante. Cela a été un véritable tournant, car après plusieurs refus, je commençais à penser que je devrais me reconvertir. Cette opportunité m’a permis de persévérer et de m’épanouir dans ce métier.
- Quel est le projet qui a été le plus challengeant de ta carrière ?
Ce serait sans doute l’arrivée de l’ACES et tout ce qu’elle a impliqué. Avec l’ACES, nous avons dû sortir de nos habitudes pour adopter une méthode de travail améliorée, mais totalement nouvelle. Cela a complètement bouleversé notre façon de penser et d’aborder l’étalonnage à l’époque. Au même moment, j’ai dû préparer mon premier projet sur le logiciel Baselight. Pour surmonter ces défis, j’ai dû me replonger dans l’apprentissage : lire, étudier, échanger avec des collègues. C’était comme un retour sur les bancs de l’école, le temps de bien comprendre les tenants et les aboutissants du color management.
- Qui t’inspire ?
Je suis en admiration totale devant le talent de ceux qui parviennent à captiver notre attention avec une histoire. Cela inclut une grande variété de personnes, comme ma grand-mère, Steven Spielberg, George Orwell, mon père, Gus Van Sant, Philip K. Dick, Denis Villeneuve, Jane Austen, Hayao Miyazaki, mon collègue François, ou encore Robin Campillo. Je suis également fascinée par les gens passionnés : peu importe le sujet, même s’il m’est totalement inconnu au départ, je me laisse rapidement emporter par leur enthousiasme. Découvrir de nouvelles choses à travers leur regard est une véritable source d’inspiration.
- Quels sont tes films préférés ?
E.T., La vie est belle de Capra, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, Blade Runner, Premier Contact, The Fabelmans, pour n’en citer que quelques-uns. En y réfléchissant, je remarque un point commun entre tous ces films que j’ai cités spontanément : ils abordent la bienveillance envers autrui ou envers l’inconnu. C’est une thématique qui me touche profondément, et c’est sûrement pour cela que ces films me marquent autant.