L’aventure débute il y a sept ans, quand les producteurs Edouard Duprev et Sébastien Auscher proposent à Xavier Gens de plancher sur leur idée de film de requin dans la Seine : ce dernier mord tout de suite à l’hameçon. « Bien sûr, j’ai immédiatement pensé aux Dents de la mer, qui m’a fasciné quand j’étais ado, au point de me donner envie de faire du cinéma », confie le réalisateur (à qui l’on doit aussi Farang et certains épisodes de Gangs of London et de Lupin). « Mais, contrairement au blockbuster américain, je ne voulais pas diaboliser l’animal. Je me suis davantage inspiré de King Kong, en essayant de susciter de l’empathie pour la créature, en la montrant dans son environnement naturel, menacée par l’homme. »
Pour Sous la Seine, impossible évidemment d’amener et d’immerger un vrai spécimen dans le fleuve. D’autant plus que celui du film, nommé Lilith, mesure 8 mètres de long. Le premier défi a été de lui donner vie grâce aux effets visuels. C’est dans les bureaux de l’antenne française de l’expert en la matière MPC, rue du Renard, dans le 4° arrondissement de Paris, que le géant carnassier a été créé sur ordinateur. « Nous avons modélisé son squelette, pour en faire une sorte de sculpture numérique, explique Arnaud Fouquet, superviseur général chez MPC. Il a ensuite fallu travailler sur le rendu de sa peau, sa brillance, ses cicatrices, le reflet de l’eau, afin que tout cela soit le plus crédible possible. » De juillet 2023 à avril 2024, 150 personnes ont créé les images de synthèse, les ont animées et colorées. Au total, 288 plans numériques de requin ont été réalisés. « C’est un travail d’une infinie précision pour retranscrire la lumière et la couleur des éléments dans l’eau en fonction de la profondeur, reconstituer la turbidité de la Seine ou les reflets des rayons qui la traversent », analyse Arnaud Fouquet. Comprenant que Lilith est en danger, les héros du film se donnent rendez-vous dans les catacombes, en partie immergées, afin de tenter de lui faire quitter Paris.
Le film réalisé par Xavier Gens est exceptionnel à bien des égards. À commencer par son budget. Il n’a pas été révélé, mais certains professionnels avancent la somme, importante, de 25 millions d’euros. Principale raison de ces dépenses hors norme ? Quinze semaines de tournage ont été nécessaires, contre une dizaine généralement pour un long-métrage français. Et, pour les nombreux plans sous l’eau, les meilleurs experts tricolores des effets spéciaux ont été mobilisés. Grâce à ses moyens techniques bluffants, son scénario efficace et son incroyable suspense, Sous la Seine laisse le spectateur en apnée.
Merci à Clémence Levasseur pour cet article, retrouvez la suite sur Le Parisien.fr.