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Quand l’idée de Animale est-elle devenue concrète ?
Emma Benestan : J’avais filmé la raseteuse Marie Segrétier dans mon court métrage documentaire Prends garde à toi. Et j’ai eu envie d’aller plus loin. Lorsque j’ai travaillé sur la direction artistique de la série Vampires pour Netflix, j’ai revu tous les films et toutes les séries fantastiques que j’aimais, dont Buffy contre les vampires. Et m’a de nouveau sauté aux yeux le fait que le genre permettait de raconter de manière métaphorique quelque chose de plus profond sur les traumas, sur les violences faites au corps. J’en ai parlé à Naomi et Julie, qui m’ont tout de suite envoyé un livre sur le sujet. Les premiers échanges concrets ont eu lieu à ce moment-là et nous ont permis de comprendre qu’on faisait bien le même film.
Julie Billy : Ce livre, c’était Se défendre d’Elsa Dorlin, philosophe qui y questionne la violence des femmes, la manière dont elles se réapproprient la violence. La violence renversée constitue-t-elle la seule manière de se défendre ? Cette question a tout de suite été au centre de la thématique d’Emma à travers son héroïne Nejma, cette jeune femme qui devient taureau et qui prend les attraits du masculin. Elle nous a guidées dans la trajectoire du personnage.
Le film s’est-il beaucoup réécrit au montage et celui-ci a-t-il été impacté par la course à la sélection cannoise ?
Emma Benestan : Si c’était à refaire, je prendrais plus de temps. Mais le jeu en valait la chandelle car la sélection cannoise a énormément apporté à la carrière du film. On l’a terminé une semaine avant le festival et le plus dur pour moi a été de ne pas pouvoir avoir le temps de digérer les choses car il fallait tout gérer en même temps : le montage, les effets spéciaux, la composition musicale… Ce n’était pas toujours simple de jongler même si je suis monteuse à la base. J’ai heureusement pu compter sur Clémence Diard, en sachant que le montage son a été aussi crucial que le montage images.
Julie Billy : Il était aussi difficile, par exemple, de se projeter dans le montage de la scène finale du film sans avoir les VFX… qui ne pouvaient se faire qu’une fois les images définitivement validées ! Pour Animale, ce fut une vraie course contre la montre où on a eu la chance d’être très bien accompagnées par notre superviseuse VFX Lise Fischer.
Naomi Denamur : On avait aussi essayé d’anticiper certains éléments comme la musique, afin qu’Emma puisse avoir des morceaux sur le plateau. Yan Wagner, qui signe sa première composition pour un long métrage, était extrêmement motivé. En partant du seul scénario, il a écrit huit morceaux qui se retrouvent quasiment tous dans le film.
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