MPC a créé 15 minutes d’effets visuels numériques et de personnages animés pour Warner Bros. Harry Potter et la Chambre des secrets totalise plus de plans avec effets visuels que tout autre, en plus des effets saisissants du film. Ce film a été dirigé par Chris Colombus ; le générique a également été créé par MPC.

Une équipe d’environ 60 artistes a travaillé sur ce long métrage pendant plus de 12 mois. Le superviseur d’effets visuels de MPC, Tom Wood, et le superviseur CG, Chas Jarrett, ont travaillé sur le plateau avec les superviseurs d’effets visuels globaux, Jimmy Mitchell et Nick Davies. Une période de plusieurs mois a été consacrée à la texturation et à la construction de modèles informatiques de la Ford Anglia volante et des autres personnages. Jimmy et Nick ont tous deux été impressionnés par MPC : « Travailler avec MPC a été une expérience formidable et nous sommes impatients de pouvoir travailler avec eux de nouveau. »

Les principales séquences d’effets spéciaux créées en CG par MPC incluent la Ford Anglia volante, le Saule cogneur et une synthèse photo-réaliste du serpent pour la scène du Club de duels. Des environnements CG ont aussi été créés, de même que des décors numériques pour l’approche des Burrows et le plan d’ouverture du film. D’autres effets incluent des séquences transitionnelles. Par exemple, lorsque Harry est « aspiré » dans le journal personnel et ramené dans le passé. Les logiciels utilisés pour réaliser ces effets étaient Maya, Renderman et Shake ainsi qu’un logiciel exclusif conçu par la propre équipe de R & D de MPC.

La Ford Anglia volante

Simon Clutterbuck et Mike Cusack de MPC étaient les artistes principaux des effets spéciaux de la Ford Anglia volante. Une des séquences montre Harry et Ron à bord de montagnes russes au-dessus du Poudlard Express ; en cours de route, ils survolent l’école de Poudlard pour finalement atterrir en catastrophe sur le Saule cogneur.

Pour réaliser ces séquences, MPC a construit une Ford Anglia générée par ordinateur qui s’entrecoupe harmonieusement avec la vraie voiture et créé aussi des doublures réalistes pour Harry et Ron. Ces cinq scènes d’action ont été tournées à partir d’un hélicoptère et saisies en 3D. Le viaduc et la campagne avoisinante ont aussi été modélisés pour créer des surfaces recevant les ombres créées par la voiture, de même que d’en ajouter sur celle-ci.

Comme l’Anglia avait la possibilité de passer très près de la caméra tout au cours de la séquence, un haut niveau de détails était requis pour le véhicule, y compris l’intérieur, l’extérieur et ses occupants. Cela signifie que le modèle de voiture comportait des centaines de pièces, donc des centaines de textures.

Pour composer avec la grande quantité de textures, des nuanceurs ont été écrits pour un traitement efficace. Ceci, allié aux outils d’éclairage exclusifs de MPC et aux animateurs talentueux, a donné lieu à une séquence d’effets spéciaux des plus réussis.

Le Saule cogneur

De prime abord, le Saule cogneur est une sentinelle gardant l’entrée d’un passage secret dans l’enceinte de Poudlard.
Une des principales difficultés d’animation pour les chefs animateurs Jason McDonald et Julian Mann consistait à communiquer le sentiment d’importance et de dominance du saule. La solution partielle à ce problème était de donner l’impression que l’arbre lui-même devait faire de gros efforts pour se déployer.

De même, l’arbre devait sembler de façon convaincante être fait de bois, il a donc fallu trouver un juste équilibre entre la délicate souplesse de certaines branches tout en veillant à ce qu’elles ne se courbent pas de façon irréaliste. Un autre défi était de créer l’illusion que l’arbre accomplissait son travail de façon autonome et, une fois la voiture volante disparue, il reprenait sa position normale.

L’animation du Saule cogneur a été créée en utilisant des techniques combinées. Le corps principal et les branches ont été créés au moyen d’images clés (saisie de souris). Pour les plus petites et longues branches, on a utilisé un outil procédural conçu par Julian Mann, et ce, tout spécialement pour le projet. Ces branches plus longues réagissaient à la dynamique des branches principales et pouvaient être perfectionnées avec des paramètres comme la rigidité, la gravité et la résilience. À défaut de cet outil, l’animation de ces petites branches aurait pris trop de temps pour le temps imparti.

La déformation du corps principal de l’arbre a été obtenue en utilisant un système squelettique qui divise le tronc principal en trois sections. Cela a permis à l’animateur d’enrouler l’arbre sur lui-même de la même façon qu’une corde épaisse, modifiant sa longueur, mais sans perdre de masse. Les branches de l’arbre ont été animées au moyen d’un modèle géométrique direct (en gros, chaque joint de chaque image a été posé individuellement), ce qui permet le maximum de contrôle du mouvement plutôt que de se fier au logiciel pour pourvoir entre les cadrages.

La séquence du cobra au Club des duels

Dans cette séquence, Draco Malfoy utilise sa baguette pour projeter un cobra vers Harry. L’enjeu était de générer un serpent entièrement créé par ordinateur et dont la taille, le poids et la texture devaient être des plus réalistes. Au-delà du fait qu’il était produit par une baguette magique, il devait ressembler et avoir le même comportement menaçant qu’un véritable cobra.

Les onze plans ont tous été filmés sans problème. Ensuite, Tony Thorne de MPC a procédé au scénarimage pour verrouiller la scène du serpent. Les mouvements de caméra ont été appariés et ébauchés de sorte que toute la séquence était animée. Tony et son équipe ont recueilli le plus grand nombre de références possibles sur les serpents de manière à aider l’animation, en filmant dans les zoos et les animaleries, et en visionnant des documentaires. Ils ont pu ainsi se faire une bonne idée du comportement du cobra, la façon dont il rampe et se dresse. Il s’agissait alors de procéder à l’animation du serpent en CG tout en tenant compte de ces subtilités et en accordant une attention particulière au poids et à ses déplacements, dont l’ajout d’une déformation musculaire subtile. Ensuite, le serpent a été texturé et rendu au moyen de plusieurs traitements d’images et de lumières par ordinateur avant la composition.

La sortie de Harry Potter et la Chambre des Secrets a eu lieu le 15 novembre 2002.